vendredi 30 mars 2012

Delirium Tome 1 de Lauren Oliver

Couverture Delirium, tome 1

Résumé :

Plus que trois mois, et je serai enfin protégée de l’amor deliria nervosa. Après le Protocole, je serai heureuse et en sécurité. Pour toujours. C’est ce que tout le monde dit. Et je l’ai toujours cru. Jusqu’à aujourd’hui.
Car aujourd’hui, tout a changé.
Aujourd’hui je préfère être contaminée par l’amour, quitte à perdre la raison et me mettre en danger. Plutôt braver l’interdit que continuer à vivre dans le mensonge.

Mon avis :

Je mets toujours du temps à lire une dystopie même quand on me répète sans arrêt que c'est génial, il a fallu que je sois poussée par la Lecture Commune proposée par Simi sur Livraddict ! Le tome 2 est sorti récemment, et je viens de l'acheter !! Parce que Attention danger : ce livre provoque tous les symptômes qu’il décrit et que cette société totalitaire combat !!!

L’histoire est un peu lente à se mettre en place, le temps de nous expliquer comment fonctionne ce monde, et qu'on se familiarise avec les termes de Protocole, Vulnérables, Sympathisants, Régulateurs...mais c’est un mal nécessaire !
Comme toutes les dystopies, j'ai eu un peu de mal à entrer dedans, ça me fait tellement halluciner qu'on puisse imaginer un monde sans amour, donc rien que le concept est difficile à admettre !

Depuis le suicide de sa mère, atteinte de l’amor deliria nervosa, Lena vit chez son oncle et sa tante et ses 2 cousines. A 18 ans, elle va subir le Protocole, une opération qui la rendra Invulnérable, insensible aux émotions et à l'amour, considéré comme une maladie mortelle et contagieuse. Elle y est préparée depuis toujours, elle est bien conditionnée, et tout est parfait comme ça pour elle : pas de souffrances, elle sera heureuse. Puis, elle se mariera avec un garçon choisi pour elle, du même rang social, du même niveau d’intelligence, ils auront le nombre d’enfants décidé par le gouvernement, et ils vivront sans émotions. La population est surveillée, épiée, même au téléphone et à l'intérieur des maisons. Toute la description de ce monde donne la nausée, nous met mal à l’aise, et c’est là que l’auteur a vraiment réussi son coup !

Mais bien sûr, il va y avoir un grain de sable dans les rouages, et tout va changer ! Il s'appelle Alex et dès le premier regard, Lena va se mettre à penser et à faire des choses illégales. C'est là que ça devient intéressant ! On va voir son personnage évoluer, se transformer, changer d'optique sur ce monde factice. Son évolution est progressive et donc crédible. Quand on est conditionné depuis des années, pas facile de réaliser que tout ce qu’on a connu n’était que mensonges ! Elle découvre tous ces mensonges petit à petit et assimile, digère…
Tout est fait pour les protéger, ou pour les contrôler ? Les murs autour de la ville de Portland et la Frontière électrifiée les protègent ou les enferment ? Les Régulateurs font des rondes et des raids pour leur bien…elle changera d’avis quand elle les verra à l’oeuvre avec leurs matraques et leurs chiens. Tout est une question de point de vue ! L’auteur oppose l’enfermement dans une société à l’amour qui nous porte, nous élève, nous fait courir et nous libère…
On assiste à la façon dont elle se débat contre ses émotions au début, elle les refoule, pense qu’elle n’a pas le choix parce que c’est ce qu’on lui a toujours répété, et puis elle commence à prendre confiance en elle et conscience du fait qu’elle peut choisir sa vie.
Alex est absolument adorable, patient, jamais il ne la brusque, il attend qu'elle prenne conscience elle-même de la réalité, il ne lui impose rien, il attend qu'elle fasse ses propres choix.
Hana, sa meilleure amie, sera la première à lui suggérer qu’il existe autre chose. C’est une fille pétillante, prête à profiter de la joie et des émotions avant son Protocole. Quand elle révèle à Lena qu'elle trouve des sites illicites sur Internet, musique, vidéos, critiques du système, Lena en est choquée, mais l'idée fait son chemin.
BMFA (Bibliothèque des Musiques et Films Autorisés) m'a fait penser aux récentes fermetures de sites internet et aux lois ACTA...sous couvert de protection et de droits d'auteur, n'est-ce pas ce que nos gouvernements voudraient mettre en place, uniquement des contenus vérifiés, contrôlés...
Le personnage de Gracie, 6 ans, la petite cousine de Lena, est un symbole de résistance admirable. Elle ne parle pas, tout le monde la croit anormale, sauf Lena, car elles se comprennent. C’est même la seule personne de la famille qui l’aidera !

Le style est admirable, même si j’ai trouvé quelques descriptions de la ville un peu trop longues, beaucoup de passages m’ont émue, j’ai noté de nombreuses très belles citations. Les descriptions des sentiments et des émotions sont tellement précises qu'on a l'impression de les vivre. Les images que l'auteur emploie sont magnifiques.
Mais alors la fin est horrible, on a juste envie de hurler « non...pourquoi ??? » !!!! Et ça, ça ne change pas, j'ai toujours horreur de ce genre de fin, qui vous pousse vers le tome 2...
En même temps, l’envolée des dernières phrases qui évoque l’amour et la liberté est puissante et sublime !

Je ne peux pas aller jusqu’au coup de cœur, même si j’ai vraiment beaucoup aimé, mais c’est trop terrifiant, trop impensable, ce monde sans amour, sans vie…car ceux qui ont subi le Protocole ressemblent plus à des robots qu’à des êtres humains, ils acceptent tout sans broncher et sans émotions…ils sont complètement lobotomisés !
Je ne peux pas m’empêcher d’ajouter que c’est déjà ce qu’on fait (ou veut faire) à coups de médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères), vaccins, produits chimiques…Une population endormie et facile à contrôler.
L’amour ne peut guère exister sans chagrin, sans peur, sans souffrance, mais sans lui, je ne vois pas l’intérêt de vivre !
Un livre qui vous hantera longtemps après l’avoir refermé !!


Quelques citations (j'ai du faire un choix...) :

« Je t’aime. Souviens-toi. Ils ne peuvent pas nous enlever ça. »

« On ne peut pas être vraiment heureux si on n’est pas malheureux parfois. »

« Parfois, j’ai l’impression qu’en se contentant de regarder les choses, en s’asseyant et en laissant le monde exister sous ses yeux…parfois, oui, je le jure, j’ai l’impression que le temps se fige et que le monde suspend sa course. Rien qu’une seconde. Et que si on réussissait à se saisir de cette seconde-là, alors on vivrait éternellement. »

"Tout Portland est endormi. Tout le monde est endormi depuis des années. Mais toi, tu semblais…éveillée."

"Aimer. Un mot facile à dire, une fois qu’on s’y est essayé. Court. Direct. Qui effleure à peine la langue. Je n’en reviens pas de ne l’avoir jamais prononcé avant."



4/26


samedi 24 mars 2012

Challenge Etres surnaturels 2012

Comment résister à un challenge avec un tel intitulé ?? Même pas la peine !!


Je l'ai rencontré sur le site Club de Lecture, et voici le principe :

Thème :
Les êtres surnaturels


Durée du challenge:
Année 2012


Objectif :
Découvrir au moins un ouvrage ayant pour thème (ou personnage) principal
un être surnaturel de cette liste.


Liste :
Vampire
Loup garou
Faë / Fée
Sorcier(e) / Magicien(ne)
Nécromancienne
Télépathe / Médium
Damné / Zombie
Ange / Archange
Succube
Immortel
Démon
Fantôme / Esprit
Elfe
Troll
Dragon
...




Niveaux :
(chacun gère son challenge)


Fée Clochette = Au moins 3 êtres surnaturels


Fée Mélusine = Au moins 6 êtres surnaturels


Fée Morgane = Au moins 9 êtres surnaturels


Merlin l'Enchanteur ! = 12 êtres surnaturels ou plus !
Je devrais au moins arriver à un niveau Mélusine, je pense ;) !



mercredi 14 mars 2012

Comment sauver un vampire amoureux de Beth Fantaskey

Couverture Comment sauver un vampire amoureux

Résumé :

Le jour où Jessica Packwood a découvert qu'elle appartenait à une famille de vampires, sa vie a changé à jamais. A présent mariée au prince Lucius Vladescu, elle doit s'imposer en tant que souveraine face à une famille de vampires aux dents longues qui ne demandent qu'à l'écarter du trône.
Quand un des Anciens est retrouvé assassiné avec le pieu de Lucius, tout accuse le prince vampire. Emprisonné dans le château, affaibli par le manque de sang, il dépérit peu à peu, laissant Jessica seule face à son destin. Bien décidée à sauver son mari, elle demande l'aide de ses seuls alliés : sa meilleure amie Mindy et Raniero, le cousin de Lucius. Mais a-t-elle raison de leur accorder sa confiance ? Quels secrets cachents-ils ?

Mon avis :

J'avais adoré et même lu 2 fois le tome 1 Comment se débarrasser d'un vampire amoureux, je n'attendais pas forcément de suite, mais quand j'ai vu qu'un tome 2 sortait, j'ai eu envie de le découvrir, et Lizi en organisant une LC sur Livraddict m’a permis de le faire.
On retrouve Jessica/Antanasia, quelques mois après son mariage avec Lucius, elle vit dans leur château en Roumanie, elle est devenue princesse et doit seconder son mari pour régner sur des clans de vampires, tout un programme !
Le début est assez sombre, le château lugubre et froid, l'atmosphère qui se dégage nous met mal à l'aise comme peut l'être Jessica. En effet, elle n'est pas encore habituée à sa nouvelle existence, se perd dans le château, ne comprend pas encore le roumain, et est complètement désemparée face à ses nouvelles responsabilités. J'ai eu l'impression de ne pas retrouver le même personnage, tellement la peur la paralyse et l'empêche d'avancer.
La narration à 4 voix du récit m'a beaucoup plu. Nous avons ainsi tout à tour, la vision des événements par Antanasia, Lucius, Mindy et Raniero. Comme dans le tome 1 où Lucius écrivait à son oncle, ici il envoie des mails à son cousin Raniero, vampire surfeur pacifiste (si, si, c'est possible !!) qui vit en Californie, et à qui il va demander de rentrer en Roumanie pour veiller sur Antanasia. Mindy, la meilleure amie de Jessica, qu'on avait déjà rencontrée dans le tome 1, vient retrouver Jessica pendant les vacances pour la soutenir.
Les événements prennent une tournure plus dramatique quand un des Aïeux, Claudiu est retrouvé assassiné et que son sang est sur le pieu de Lucius. Celui-ci est alors emprisonné et privé de sang, et les conséquences peuvent vite être fatales. Il s'agit manifestement d'un complot contre le nouveau couple, mais encore faut-il le prouver !
Jessica va alors devoir faire face seule et vite ! Qui va la soutenir, qui va la trahir ? Les 2 membres de sa famille Dragomir, Dorian et Ylénia, Raniero que Lucius considère comme un frère mais qui a un passé très lourd... ??
Malheureusement (pour nous) on comprend très vite qui est le coupable, la fin est sans surprise et prévisible. Mais malgré ça, c'est quand même très agréable à lire, parce qu'on découvre le passé de Raniero, j'ai beaucoup aimé ce personnage, et ses transformations successives...parce que Mindy n'est pas aussi superficielle qu'elle le montre, c'est même la première à comprendre ce qui se passe...et bien sûr parce qu'on assiste à la transformation de Jessica en Antanasia. Elle devient ce que son mari attendait d'elle, il aura juste fallu un déclic...
J'ai adoré cet amour absolu entre Antanasia et Lucius, la confiance et la foi en ses capacités que Lucius souligne dans toutes ses lettres, mails, ou paroles...c'est adorable (oui, encore mon côté midinette !).
La seule chose que je trouve bizarre quand même, ou alors c'est que je me suis trop habituée à la bit-lit, c'est que pour des vampires, il n'est jamais question de sexe, même pas de désir !! C'est encore plus chaste que Twilight, et pourtant, il faut le faire !!
Ce tome met en évidence l’évolution, le changement, qui s’apparente à une quête, une révélation pour Jessica qui va réussir à réveiller et à maîtriser l’assurance qu’elle a en elle ; alors que pour Raniero le changement est une question de survie.
On veut toujours changer les autres pour qu’ils soient comme on voudrait mais il faut avant tout respecter leur vraie nature et leurs capacités.

J'ai beaucoup apprécié cette suite, même si elle n'était pas nécessaire...une fois commencé, on a toujours du mal à lâcher ! L’importance que prennent les personnages de Mindy et Raniero y est pour beaucoup, ils apportent la fraîcheur nécessaire et sont touchants.
Le mot de la fin pour Raniero (« le premier vampire Vladescu bouddhiste, végétarien et aussi pacifique que l’océan ») : « Mieux vaut être pauvre avec du sable sous les pieds plutôt que riche avec du sang sur les mains ».

Mon extrait préféré :
« Je souhaiterais donc que tu répandes la rumeur : si quelque chose arrivait à Antanasia durant mon emprisonnement, je démolirais ces murs, pierre par pierre, et une fois dehors j’abandonnerais toute obéissance à la loi et détruirais volontiers le moindre suspect. Car si on touche ne serait-ce qu’à un cheveu de ma femme, quand je suis dans l’incapacité de la protéger, ce royaume subira des conséquences que les rares survivants raconteront dans les livres d’histoire. »


 3/26



vendredi 9 mars 2012

Le dernier vampire de Jeanne Faivre d'Arcier


Une série de meurtres étranges frappe les laboratoires de l’Inserm à Paris. Les victimes, de brillants hématologues et cancérologues, ont toutes été vidées de leur sang…
Le capitaine Christine Deroche est chargée de l’affaire et pense tout d’abord mener une enquête de routine, mais elle reçoit bientôt des bouquets de fleurs et des messages mystérieux qui font le lien entre son passé et celui de l’assassin. Puis ses proches disparaissent un à un et la mission tourne au cauchemar.
Commence alors, pour Christine et son équipe, un voyage dangereux et palpitant, à Paris, Bordeaux et le long de la Garonne, sur la piste d’un meurtrier à la fois victime et bourreau, inquiétant et flamboyant.
 
Mon avis
 
Je tiens tout d'abord à remercier l'équipe de Livraddict, notamment karline05, et les éditions Bragelonne pour m'avoir permis de découvrir ce livre, par l'intermédiaire de mon premier partenariat (ça se fête !!).
Bien sûr, dès qu'il s'agit de vampire, je suis à priori partante, mais là on est très loin du genre habituel et ce n'est pas désagréable.

Ce roman, policier historico-fantastique, je dirais, mélange en effet les genres !
Nous accompagnons Christine Deroche, lieutenant de la brigade criminelle de Paris, et son équipe, dans ses enquêtes, à la recherche d'un tueur qui laisse des marques de morsure au cou de ses victimes et les vide de leur sang. Son enquête va prendre une tournure plus personnelle quand l’assassin va s'en prendre à ses amies.
Cette héroïne atypique est touchante mais elle n'a pas vraiment retenu mon attention, je lui ai préféré son amie Suzanne.
Christine est un personnage tourmenté, elle subit la haine d'une mère qui la juge responsable de l'enlèvement de son petit frère qui était sous sa responsabilité, elle porte le fardeau de ce passé et s'interdit donc de s'attacher aux autres. C'est ce qui fait d'elle un bon flic car elle n'abandonne jamais et est surnommée le « pitbull ».
Ses deux collègues Patrice et Amaury sont très attachants, toujours prêts à l'aider, même s'il faut pour cela passer outre les consignes de la hiérarchie.
J'ai adoré le personnage de Suzanne, qui va se révéler à elle-même, grâce à la rencontre qu'elle va faire…c'est un personnage extrêmement sensible, compatissant et compréhensif.
La construction du récit à la troisième personne, alterne les points de vue des différents personnages d'un chapitre à l'autre, et nous permet ainsi de comprendre les personnalités et les motivations de chacun.
La nature de vampire du tueur, Donnadieu, n'est révélée qu'au fur et à mesure des meurtres, de même que son histoire et surtout l'époque de sa transformation, qui l'a profondément marqué. Nous revivons ainsi par ses souvenirs la Révolution française et surtout l'année 1793.
Les descriptions de toute cette période sont un peu trop longues et détaillées, notamment tout le côté politique de l'opposition girondins/montagnards. Ces moments-là m'ont un peu pesé !
Cependant ces passages ont le mérite d’établir un parallèle entre l'époque de la Révolution et la nôtre...on ne peut que noter des similitudes sur certains points que l’auteur expose (politique, corruption, argent, sexe...).
Pas d'inquiétude pour les fleurs bleues comme moi, le côté romance est présent aussi, même s'il n'est pas là où on l'aurait cru au départ...et permet de nous dévoiler le côté humain et sensible de notre vampire.
Le mythe correspond à peu près à ce qu'on en voit d'habitude (buveur de sang, rapide, vit la nuit, le soleil le brûle, il lit dans les pensées...) sauf que l'immortalité n'est plus ce qu'elle était et que les maladies dégénératives, fléau de notre société, atteignent aussi les immortels. Ce côté-là m'a particulièrement interpellée car l'auteur nous rappelle ainsi que nous sommes tous liés, et fait même dire à Donnadieu que les immortels sont au bout de la chaîne alimentaire et écopent de tous les poisons absorbés en amont.
L’auteur épingle ainsi d'autres travers de notre société (nourriture industrielle, produits chimiques, drogues...), par la vision, forcément décalée, qu'en a le vampire pluri-centenaire…«Ces corps saturés de graisse et de sucres industriels lui donnent la nausée. Le sang des mortels du troisième millénaire a un goût de sel, de friture, de colorants chimiques et de substances médicamenteuses…»

J'ai donc passé un moment très agréable avec ce dernier vampire, témoin de l'Histoire et de l'évolution de l'humanité. Loin de la bit-lit et de l'univers fantastique, son originalité est de s'inscrire parfaitement dans notre société en en assimilant tous les rouages et toutes les ruses.
Merci encore à Livraddict et aux éditions Bragelonne, sans qui je serais probablement passée à côté de ce livre !


Quelques phrases savoureuses :
« Nul immortel ne pourra jamais rivaliser avec les bourreaux de la Terreur »
« Les immortels sont des témoins de l'Histoire »
« L'Homme est le seul être vivant qui détruit son environnement »
« Cancers, baisse de la fécondité, dérèglements hormonaux, le sang humain s'appauvrit »
« Elle l'aime à en mourir et se méprise d'être l'esclave d'une passion ravageuse. Mais elle n'a jamais rien éprouvé de semblable entre les bras d'un mortel ; l'altérité la fascine ; la honte, la peur, le remords avivent jusqu'à l'embrasement le désir qu'elle éprouve envers lui ».
 
 

samedi 3 mars 2012

Hunger Games T.1 de Suzanne Collins

Couverture Hunger Games, tome 1


Résumé :
Dans un futur sombre, sur les ruines des Etats-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur.
Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette sinistre téléréalité, que tout le monde est forcé de regarder en direct. Une seule règle dans l'arène : survivre, à tout prix.
Qaund sa petite soeur est appelée pour participer aux Hunger Games, Katniss n'hésite pas une seconde. Elle prend sa place, consciente du danger. A seize ans, Katniss a déjà été confrontée plusieurs fois à la mort. Chez elle, survivre est comme une seconde nature...

Mon avis :
Je l'ai enfin découvert grâce à Stellabloggeuse qui a programmé une LC sur Livraddict pour le lire avant que le film sorte. Comme ça m'est souvent arrivé pour les best-sellers, je les lis toujours à ce moment-là, parce que je préfère avoir lu le livre avant de voir le film. Et je ne l'ai pas lu avant car j'ai toujours un peu d'appréhension quand j'entends autant de bien d'un titre ! Et bien encore une fois, je ne suis pas déçue, il tient ses promesses.

Tout le monde connaît le résumé, voire même l'histoire, et le suspense est amoindri si on a déjà lu les résumés des tomes 2 et 3 !
On plonge très vite dans l'univers de cette Amérique post-apocalyptique, le contexte est assez vite expliqué pour qu'on s'y retrouve. Le Capitole dirige 12 districts, le 12ème étant le plus pauvre, et afin que la population se rappelle bien qui commande, tous les ans, 2 jeunes (un garçon et une fille) de chaque district, les « tributs », sont tirés au sort pour participer aux Hunger Games, un jeu télévisé dans lequel il n'y a qu'un seul vainqueur, les autres meurent. Les tributs y sont filmés 24h/24 et tout le monde est obligé de suivre leurs aventures et leurs morts.
On est face à une télé-réalité cruelle très crédible ! Quand on voit certains concepts en France ou à l'étranger actuellement, on se dit qu'ils pourraient vite arriver à ça !
L'héroïne, Katniss, est montrée comme un personnage fort dès le début, c'est elle qui assume la charge de nourrir sa mère et sa soeur, depuis la mort de leur père à la mine. Elle braconne avec son ami Gale, tue des animaux qu'elle revend au marché noir. Elle se porte volontaire pour remplacer sa petite soeur, Prim, qui n'a que 12 ans, et qui a été tirée au sort. Le garçon est Peeta, le fils du boulanger.
Quand ils sont emmenés au Capitole, on a l'impression qu'ils ont changé de monde. Le district 12 survit par les mines de charbon, on se croirait au 19ème siècle, alors que le Capitole croule sous le luxe, la nourriture riche et abondante, la modernité, mais aussi la surveillance continue, les apparences, les faux-semblants, un monde factice...Seul son styliste, Cinna, a l'air de réellement s'intéresser à elle et la comprendre, et fera toujours ce qu'il faut pour la mettre en valeur.
Haymitch, le seul gagnant des Hunger Games du district 12 sera leur conseiller, et l'évolution de son personnage et des relations qu'il aura avec Katniss est intéressante. Elle le comprend petit à petit.
De nombreuses références historiques, symboliques émaillent le récit.
D'abord le lieu des Hunger Games, appelé l'arène, alors que nous sommes dans un espace beaucoup plus vaste qui comprend plusieurs types de paysages. Les tributs des 12 districts sont présentés au public sur des chars. Même le nom du pays Panem, qui rappelle l'expression latine Panem et circenses « du pain et des jeux ». Le concept est le même, du moins pour le Capitole, nourrir et divertir...puisque le tribut gagnant permettra à son district d'avoir de la nourriture pendant 1 an.
Quand les tributs sont lancés dans l'arène, Katniss a l'avantage de savoir chercher à manger et à boire en milieu hostile. Cette fille en apparence fragile se révèle en fait la mieux préparée, puisqu'elle est déjà en mode survie tous les jours chez elle.
Pour le côté romance, il est surtout question de confiance et des risques que cela comporte de faire confiance à quelqu'un. Peeta joue-t-il la comédie de l'amoureux pour le public et les sponsors ou est-il sincère ? Et elle, quels sont ses propres sentiments ? On a des réponses à certaines questions, mais pas à toutes, il faudra attendre les tomes suivants !

Ce récit nous entraîne dans un monde virtuel pourtant bien réel où survivre est la seule condition pour retrouver un semblant de liberté.
Les thèmes du contrôle de la population par la peur, la répression, et la récompense sont admirablement traités comme souvent dans les dystopies.
Ce genre d'auteur visionnaire nous met en garde contre les dérives de notre société actuelle qui pourrait très bien tourner comme à Panem, restriction progressive des libertés, protection factice par la surveillance, contrôle et fichage de la population...ça fait froid dans le dos, et pourtant ça existe déjà !! 

Mon passage préféré quand Katniss remplace sa soeur comme tribut :
« Mais – et j'en serai éternellement reconnaissante au gens du district Douze – personne n'applaudit. […] je reste là, immobile, pendant qu'ils affichent leur désapprobation de la manière la plus courageuse. Par le silence. Qui signifie que nous ne sommes pas d'accord. Que nous n'excusons rien. Que tout cela est mal. »